la légende de Damvauthier

La légende de Damvauthier

 

Au fond du lac, la citée engloutie,

 

 

 

Ce lac, fut longtemps considéré comme un lieu de mystère. Des pêcheurs racontaient que leurs filets s’étaient accrochés aux croix des clochers de la ville engloutie ; d’autres affirmaient avoir vu, le soir, des ombres étranges et de blancs fantômes errer sur les eaux.
Et surtout, dans la nuit qui suivait la Toussaint, on pouvait entendre nettement, montant du fond du lac, pour rappeler aux hommes le châtiment du ciel, le glas sonné par les cloches de la cité maudite…

 

 

 

 

 

Il y a bien longtemps, au fond d’une vallée, en bordure du Doubs, s’étalait une belle cité située dans un écrin de prairies et d’épicéas qu’on nommait Damvauthier.

La ville entière était connue pour ses richesses et son opulence. Les terres étaient bien fertiles, les cultures produisaient en abondance et le Doubs fournissaient nombre de poissons de belles tailles, enfin tout réussissait à ses habitants. Mais cette richesse leur avait rendu le cœur dur et froid. Plus rien ne pouvait les émouvoir… On disait même qu’ils vivaient  dans la débauche la plus complète, menant une vie dissolue, faite de plaisir et  de paresse, d’orgies et de violence extrême.

 

Un vieux moine, tentait de remettre de l’ordre parmi ces âmes perdues, mais le mal était déjà bien enraciné, et il eut beau faire et beau dire, rien n’y fit, et l’on finit par le chasser hors du village. Il alla se réfugier dans une petite cavité sur les hauteurs, revenant régulièrement au village, infatigable et entêté, reprenant son prêche.

 

C’est par une journée froide et glacée, que les habitants virent s’approcher au loin, une femme tenant un enfant dans ses bras. Epuisée et transie de froid, elle marchait dans la neige, le dos courbé, protégeant son petit des rafales cinglantes du vent . Arrivée à la place du village, elle s’enquit auprès des quelques personnes se trouvant là, celui qui pourrait l’héberger le temps d’une nuit, et lui fournir à elle et son enfant un peu de nourriture ; en effet se rendant à quelques lieux plus loin, le mauvais temps l’avait surprise et la nuit commençant à tomber la faisait redouter au pire.

 

Mais aucune des personnes ne prit la peine de lui répondre…elle ne trouva qu’indifférence. L’une d’elles commença à se moquer de ses haillons, puis une autre à l’invectiver avant de lui lancer des morceaux de glace pour la faire fuir. Les évitant, elle continua sa quête, toquant de porte en porte, implorant suppliant pour la survie de son enfant.

Elle ne trouva   qu’hostilité, raillerie, et méchanceté.

 

Epuisé, à bout de force, elle s’agenouilla au pied d’une statue de la Vierge, et l’a supplia de sauver au moins son enfant.

A cet instant, une ombre s’approcha  d’elle. Effrayée, elle leva la tête et vit un vieux moine qui la dévisageait d’un regard bienveillant. Il lui prit la main et lui dit : Viens !

 

Il les emmena en retrait de la ville, sur les hauteurs, là, où lui-même s’était réfugié il y avait bien longtemps, hors de l’agressivité des habitants. Il leur offrit de partager son maigre repas, une soupe et du pain… Plus tard, il leur aménagea une couche dans un coin de sa modeste demeure, où elle et son enfant, réchauffés et rassasiés pouvaient  enfin se reposer.

 

Dans la nuit, aucun d’entre eux n’entendit ce qui se passait plus bas. Un terrible désastre, provoqué par un glissement de terrain avait fermé la rivière en amont. Le barrage céda quelques heures plus tard, provoquant une vague gigantesque qui dévasta tout sur son passage. Ce fut si rapide, qu’il n’y eu aucun survivant. Les débris accumulés fermèrent partiellement la rivière  en aval, créant ainsi un lac  de toute beauté  en opposition avec l’effroyable cataclysme qui venait de se dérouler.

 

 

C’est son enfant, affamé qui la réveilla au petit matin alors que les premiers rayons du soleil hivernal illuminaient l’intérieur de l’abri. La jeune femme chercha des yeux le vieux moine, mais celui-ci avait disparut. Elle découvrit en place et lieu de la cité de Damvauthier un longue étendue d’eau et compris l’effroyable  catastrophe.

 

D’aucuns diront que, n’ayant pas eu pitié d’une femme et de son enfant, les gens de Damvauthier avaient tous péris, emportant avec eux la terrible dureté de leur cœur…..

 

Bien des années plus tard, un village se forma en bordure du lac qu’on appela Saint Point en souvenir d’un vieil homme, le moine Saint Ponce (Saint Point).

 

 

 

 

 

 

This entry was posted in Légendes Franc-Comtoise. Bookmark the permalink.

6 Responses to la légende de Damvauthier

  1. Babet says:

    Quelle jolie histoire Cynette.
    J\’adore les legendes, et quel joli endroit ce lac plein de mystère.
    Continue a nous raconter ce merveilleux departement
    gros bisous a mon amie

  2. Gene says:

    Ton récit est précis et extrêmement bien élaboré, ma Jodinette. Quant aux photos, tu as choisi un fond noir qui les fait parfaitement ressortir. Je n\’aime pas le noir mais pour un blog sur lequel on expose des photos, c\’est l\’idéal.
     
    J\’avais entendu parler de cette légende mais n\’étant pas comme toi fort intéressée par ce genre d\’histoires, je n\’ai jamais approfondi. Bravo pour le boulot de recherches que tu as fait.
     
    Tu sais, je suis pratiquement certaine que mes parents, qui habitent au bord de ce lac, ne connaissent pas cette légende ! Je vais leur demander.
     
    Quelle bonne idée, ce blog …

  3. Unknown says:

    Je parcours ton blog et je me régale.Comme j\’aime beaucoup les légendes j\’attends avec impatience la suite de celle-ci.Douce nuit et à bientôtSurfingmoune

  4. Emma says:

    coucou petite Jo Quelle merveilleuse idée d\’avoir ouvert un nouveau blog  Tu m\’en vois ravie  J\’espère que tout va bien pour toi et t\’embrasse
    Emma

  5. Franck says:

    enchanté de découvrir ton blog cynetteje le trouve très agréable à visiterje reviendraià très bientôt

  6. Franck says:

    merci pour ton com cynette je t\’ai ajoutée à ma listes d\’amiesbisous

Leave a comment